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Strabon remarquait que : « les cours d’eau sont si heureusement distribués les uns par rapport aux autres qu’ils assurent dans les deux sens les transports d’une mer à l’autre, les marchandises ayant à peine à être voiturées par terre et toujours dans des plaines d’une traversée facile. »
Cette vision idyllique de la navigation sur nos rivières doit probablement être fondée sur une pratique bien réelle de ce type de transport.
Les voies d’eau, certainement pratiquées à des périodes déterminées, ont pu jouer un rôle prépondérant dans le transport des marchandises. Le halage était pratiqué comme moyen privilégié de propulsion de ces petites embarcations à fond plat.
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Jusqu’aux travaux
de rectification et de canalisation de son cours ordonnés par Louis
XIV, l’Escaut était une rivière au tracé irrégulier, non contenue
par des quais et parsemée de petites îles. A cela s’ajoutent de
multiples entraves à la navigation: ponts aux voûtes étroites,
moulins à roues à aubes destinés à fournir la force motrice
nécessaire aux activités artisanales, jardins installés dans des
îles et passerelles en permettant l’accès, nombreux pyres, sortes d’écluses
primitives.
Dès lors, il était quasiment impossible de traverser Tournai en bateau. Aussi, fallait-il décharger les embarcations à l’entrée de la ville, transporter les marchandises sur des chariots ou dans des sortes de nacelles et rembarquer le chargement à la sortie de la ville.
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Le cours de l’Escaut à Tournai d’après un plan de 1611. Extrait de A.-F.-J. BOZIERE, Tournai ancien et moderne , éditions Culture et civilisation, Bruxelles, 1974.
En 1684, Louis XIV ordonna donc la canalisation du fleuve pour des raisons